Une composition spatiale dynamique
Le nouveau complexe architectural de Porta Romana s’insère autour par deux grands espaces publics de la ville. L’un des principaux défis de la Scalinata de Porta Romana est de relier subtilement trois bâtiments sur deux niveaux, à la ville : au niveau du sol sur la Piazza Lodi, et au-dessus des voies ferrées sur la Piazza Alta. Les fonctions de catalyseur et de diffuseur de l’ensemble sont exprimées par une gradation progressive des services et des ambiances architecturales. La composition de l’espace articule les différents axes et les différentes connexions de l’environnement.

Notre intention initiale pour le projet de Porta Romana était de développer deux volumes « sœurs » pour les deux bâtiments principaux. Nous avons adapté cette idée de plan en galet – ou ciottolo – afin de répondre à l’exigence de Covivio d’avoir des plateaux de bureaux d’au moins 1 500 m² par niveau. Notre proposition est devenue plus compacte, plus efficace, avec des plateaux facilement divisibles et flexibles accueillir plusieurs locataires par étage.

Le nouveau complexe continue de dialoguer avec l’altimétrie de la ville : la partie la plus basse de l’ensemble architectural respecte la hauteur urbaine indiquée de 31 mètres, tandis que les volumes plus en retrait, vers le cœur d’îlot, développent des hauteurs plus importantes, tout en maintenant une relation harmonieuse entre le nouveau quartier et l’existant.

Le défi de l’intervention architecturale réside dans l’équilibre à trouver entre densité existante et densité future. Notre grand projet pour Porta Romana s’appuiera ainsi sur la puissance d’une double densité, construite à partir des éléments existants : l’environnement immédiat d’une emprise ferroviaire, la proximité d’un quartier industriel en mutation au sud, et les quartiers historiques de Milan au nord. Il en résultera une véritable nouvelle pièce de ville, aux fonctionnalités interdépendantes, qui entraînera un basculement de l’identité du quartier : aujourd’hui plutôt refermé sur lui-même, il sera rapidement projeté dans une logique de rayonnement et d’attractivité.

L’architecture au service de la richesse des usages urbains

Notre ambition est d’apporter une nouvelle icone à la Porta Romana, de proposer une porte d’entrée physique symbolique vers la zone du Scalo, mais dont la dimension emblématique ne repose pas sur un geste architectural gratuit : notre conviction est que le véritable enjeu est de réussir à créer des usages mixtes, capables de générer une nouvelle centralité urbaine en rattachant les différents niveaux et espaces de ce territoire.

La position unique de la parcelle concernée nous invite à concevoir ce projet architectural et urbain comme une nouvelle porte d’entrée vers l’ensemble du site du Scalo, améliorant et facilitant les connexions transversales nord-sud entre le quadrant D1, le pôle de transport et le quartier Symbiosis. Au-delà de son rôle de seuil, le complexe oHrira un nouvel espace de « transition » et de circulation partagée à travers tout le site : depuis la sortie du métro et la place Lodi, les escaliers menant à la place haute seront suHisamment identifiables pour apparaître comme les parcours privilégiés vers cette dernière. L’escalier entre D1.1 et D1.2 est conçu comme un lien rapide entre la passerelle franchissant les voies ferrées, la Fondation Prada et le quartier Symbiosis. Cette artère de circulation majeure devra
permettre un débit élevé. L’escalier entre D1.2 et D1.3 est quant à lui pensé comme une transition douce, une perception tridimensionnelle de l’espace public, assurant une continuité entre la place Lodi et la place Haute.

Cette extension de l’espace public assure une connexion de haut niveau entre les débouchés des deux escaliers, multipliant les cheminements possibles vers Symbiosis, tout en créant des surfaces permettant aux commerces et services des trois bâtiments de s’ouvrir largement sur l’extérieur.

Créer des espaces de travail innovants et attrayants

Nous sommes convaincus que l’ère du zonage et des quartiers monofonctionnels est révolue et que nous devons désormais nous tourner vers des quartiers vivants et dynamiques, accueillant des espaces de vie et de travail mixtes, innovants et attractifs. Les espaces et services partagés de ce type de complexe tertiaire de pointe sont conçus pour répondre à de nouveaux modes de travail, plus informels, innovants et créatifs. Ils invitent à la convivialité et à la collaboration. Il ne s’agit plus d’accumuler des mètres carrés, mais d’enrichir l’expérience de l’utilisateur, de veiller au bien-être des salariés pour favoriser l’échange, la créativité et l’innovation.

Notre projet s’appuie également sur la richesse de notre expérience dans la création d’espaces de vie et de travail mixtes qui s’adaptent à la révolution des usages que nous connaissons. La qualité de vie des bâtiments, notamment par leurs extérieurs plantés, mais aussi l’intensité de la vie urbaine du quartier où ils sont implantés, sont devenus un facteur clé d’attractivité pour les entreprises, qui doivent répondre aux attentes des jeunes talents.

Ainsi, nous croisons deux dynamiques majeures : la dynamique spatiale, de la plus petite à la plus grande échelle, et la dynamique d’attractivité – de l’impact social et environnemental à la programmation des usages pour une expérience utilisateur inégalée.

Une stratégie environnementale de pointe

Le projet s’inscrira également dans une démarche générale de reconnexion de la ville avec la nature. Le vivant sera au cœur de la conception architecturale, défini avec et autour de lui, permettant de nouvelles continuités naturelles à l’échelle urbaine. Pour l’usager, il s’agira d’une source de confort, en termes visuels, de température et de lumière. Les espaces plantés oHriront des lieux de vie, de travail et de détente dans une nouvelle relation avec l’environnement bâti, en faisant appel à tous les sens et en favorisant la biodiversité globale.

La Scalinata sera un projet se plaçant en tant qu’avant-garde écologique. Dans cet espace tridimensionnel, le déplacement des espèces du sol jusqu’aux toitures doit également être pris en compte. Le végétalisation des murs et des étages intermédiaires devient ainsi un levier clé pour améliorer l’accueil de la biodiversité en ville. Les arbres plantés seront capables de rendre de multiples services écosystémiques à différentes échelles du projet, rafraîchissement de l’air ambiant par évapotranspiration (et réduisent ainsi les besoins en climatisation), purification de l’air en stockant le CO₂ et les particules fines, augmentation