Bergère

PCA-STREAM insuffle un nouvel élan à un ensemble bancaire de la fin du XIXe siècle, exceptionnel par sa qualité patrimoniale mais refermé sur lui-même et peu adapté aux nouveaux usages. En intervenant avec sobriété et selon une approche circulaire, l’agence enrichi le bâtiment de nouveaux espaces extérieurs mais aussi de programmes et services largement ouvert sur la vie du quartier.

DÉCOUVRIR LA VIDÉO

Un patrimoine remarquable à réinscrire dans la ville

Le 14, rue Bergère constitue un exemple remarquable du patrimoine de la fin du XIXe siècle, dans le style éclectique propre aux grands sites bancaires de cette époque, alors que le secteur financier cherchait reconnaissance et légitimité par la construction d’édifices de prestige, imposants et statutaires. Conçu par Édouard-Jules Courroyer pour le rayonnement du Comptoir National d’Escomptes, avec une entrée magistrale dans l’alignement de la rue Rougemont, il hébergeait ses activités administratives et sécurisait ses valeurs, expliquant l’effet « coffre-fort » d’un bâtiment surélevé du sol. Complété d’extensions au fil du XXe siècle, l’ensemble a fait l’objet d’une première restructuration lourde au début du XXIe siècle. Pour une large part protégé au titre des monuments historiques, il souffre d’avoir été sanctuarisé et refermé sur lui-même, à rebours de la vie urbaine vibrante des 9e et 10e arrondissements. Une refonte complète s’avère nécessaire pour adapter ce patrimoine remarquable à la mutation profonde des usages amorcée au début des années 2010 et qui ne cesse de s’accélérer depuis.

Ouvrir et faire rayonner les usages

L’ambition est de redonner de la vie et des usages mixtes à cet ensemble pour le réinscrire dans une dynamique urbaine. PCA-STREAM y développe une programmation tirant parti de ses espaces exceptionnels, notamment dans le grand atrium sous verrière, avec la création de cafés et de restaurants dans les cours, ainsi que d’espaces extérieurs en toiture. La stratégie architecturale consiste à déverrouiller le cœur du bâtiment pour y insuffler de nouveaux usages via une redistribution des flux selon un axe central qui permet de séparer les espaces privés et public. Dans les plateaux, les usagers profiteront d’espaces tertiaires diversifiés, flexibles et confortable, disposant d’espaces tisannerie et détente à tous les étages, ainsi que des services du socle, comprenant de la restauration, un business center avec auditorium de 200 places, un espace de coworking sur deux niveaux, un fitness…
 
PCA-STREAM prend ensuite le parti pris d’ouvrir généreusement ce socle réactivé à la ville. La suppression d’allèges sur les rues Bergère, Sainte-Cécile et Conservatoire permet l’installation de coques commerciales, cafés et restaurant, se prolongeant dans les cours intérieures, et notamment le jardin de l’imprimerie pour la grande brasserie. Ces espaces extérieurs redevenus accessibles, largement végétalisés et équipés de mobilier multifonctionnel, permettent aux usagers de profiter de l’air et de la lumière naturelle au sein même du bâtiment, mais aussi de vues dans leur prolongement en terrasses sur les ailes Sainte-Cécile et Bergère. En R+6, le Parisarium, un espace atypique conquis sur des combles existants, sous une charpente ajourée conservant la forme des toits parisiens, offre de larges panoramas sur la ville.

Une approche durable anticipant la ville bas-carbone

Redevenu lieu de destination, le 14 rue Bergère se doit également d’être durable au regard des enjeux environnementaux. L’ensemble est riche d’une histoire de plus de cent ans, avec de nombreuses transformations, dont une rénovation datant seulement du début du XXIe siècle, signe de l’obsolescence accélérée des usages mais aussi de la soudaineté de la révolution bas-carbone. Cette nouvelle rénovation doit être une véritable renaissance anticipant la résilience du bâtiment et lui donnant les capacités de s’adapter à la ville post-carbone, dans l’esprit du futur PLU bioclimatique de la Ville de Paris. Afin de limiter au maximum l’empreinte du bâtiment, les performances de l’enveloppe sont optimisées au maximum, en tenant compte des contraintes patrimoniales, notamment via une rénovation des toitures et huisseries, une valorisation de l’éclairage et de la ventilation naturelle, ainsi que le recours à des systèmes techniques ultra-performants, notamment les réseaux CPCU et Climespace.
 
Réalisé dans un souci de sobriété environnementale maximale, l’intervention intègre un travail de recherche de pointe sur l’économie circulaire, validé par les labels HQE, BREEAM, BBCA et BIODIVERSITY. Le projet est mené selon une approche circulaire d’ensemble, en construction puis en exploitation, avec un objectif bas-carbone global. Cela passe par une valorisation de l’existant, via une déconstruction très sélective et une démarche de réemploi – in situ et ex situ –, ainsi que le recours à des matériaux bas-carbone et/ou bio-sourcés, le plus localement possible. Bergère s’inscrit dans une circularité des usages en mutualisant des services partagés avec le quartier, dans l’esprit de la « ville du quart d’heure », et participe à la réduction de l’empreinte des usagers en les incitant à employer des modes de transport doux via des parkings et services dédiés. La valeur écologique de l’ensemble est augmentée en multipliant les espaces végétalisés et la diversité des espèces, largement indigènes, sur cour et en terrasses. Bergère devient un milieu d’accueil de la biodiversité dans un quartier particulièrement minéral, avec des aménagements accueillants pour la faune, tandis que les cours végétalisées créent des îlots de fraîcheur.

0% played
  • 2
  • 4
  • 6
  • 8
  • 1

Informations