Industrie relationnelle et économie de la contribution
Le dépassement actuel du modèle productiviste-consumériste fordiste, mis en place au XIXe siècle et développé au XXe, ouvre la voie à une troisième phase du capitalisme industriel, que le philosophe Bernard Stiegler qualifie de « période hyper-industrielle » et qui est communément nommée « économie de l’immatériel » ou « industrie de la connaissance ». Les nouvelles technologies relationnelles sont le facteur essentiel de cette révolution ; elles s’appuient sur des fonctions d’autoproduction et d’indexation (sur le réseau), lesquelles instaurent des rapports sociaux nouveaux fondés sur une logique de la contribution. Elles font émerger la figure du contributeur comme un acteur économique majeur dont l’amateur dans le monde de la culture pourrait constituer le modèle. Cette nouvelle économie de la contribution est porteuse de métamorphoses du travail, notamment d’une réaffirmation d’une économie libidinale durable et d’une dissolution des frontières entre le travail et la « vie hors travail ». Bernard Stiegler est philosophe, spécialiste des mutations liées au développement technologique. Il dirige l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI) du Centre Pompidou à Paris.