Systèmes sous-déterminés
Avec la prise de conscience de notre entrée dans l’ère de l’Anthropocène, qui induit de nouveaux rapports à la nature, la figure du vivant est largement revenue comme une métaphore obsessionnelle. Pour les artistes, il s’agit pourtant moins d’une forme d’inspiration esthétique que d’une occasion de repenser leur travail en déjouant les séparations et simplifications de la culture moderne. Pierre Huyghe évoque ainsi son intérêt pour la complexité du vivant, et la façon dont il cherche à l’intégrer à son travail par la durée, mais aussi ses concepts d’indifférence, de non-adresse et de sous-détermination. Introduire du vivant dans une œuvre revient à accepter une perte de contrôle et créer un possible indéterminé, faire émerger des zones de non-savoir, des conditions spéculatives du vivant.