Impliquer directement le vivant dans l’œuvre ouvre des perspectives de création qui interrogent le statut de l’auteur et de l’artiste. Michel Blazy précise que si la figure de l’homme semble se faire discrète voire s’effacer dans son travail, celle de l’artiste reste bien présente. Il s’agit moins de céder le pouvoir au vivant, de « laisser faire », au risque qu’il ne se passe rien, que de créer des conditions d’émergence, d’encourager la matière à la manière d’un jardinier. L’artiste observe et cherche à comprendre le vivant pour favoriser son développement, de façon à ce que la forme s’auto-génère. Il explore ainsi des modalités de domestication du vivant qui relèvent de la symbiose plutôt que de l’exploitation. La fascination formelle pour le vivant sous-tend une réflexion sur l’intelligence de la survie et les frontières inerte/organique. Vivant et art partageant d’échapper pour une part à la compréhension, l’artiste n’essaie pas de délivrer un message univoque mais de partager une expérience – l’altercation avec la matière au sein l’atelier – et de provoquer la complexité de rencontres.