Métabolismes urbains : conjuguer des approches complexes
Au-delà des débats autour de l’Anthropocène – datation, responsabilités… –, il ne fait pas de doute qu’il nous faut lutter contre les effets désastreux du développement humain. Prenant acte que ses conséquences s’incarnent spécifiquement dans les villes, l’architecte Philippe Chiambaretta pointe un changement de paradigme – le passage d’une vision machinique du monde à une conception centrée sur le vivant – qui réactive la notion de métabolisme. Le concept de vivant permet de dépasser le dualisme et l’anthropocentrisme introduit par la modernité et pousse vers une conception symbolique et pratique de la ville comme métabolisme urbain, signe d’une approche prenant en compte le défi écologique pour « ménager » la ville. Battant en brèche l’orgueil formel de l’architecte, la figure d’un planificateur métabolique se dessine, à même de conjuguer des visions et approches complexes, notamment en dépassant les clivages classiques entre acteurs de la ville, en œuvrant à une mixité intense des usages, en ouvrant des dynamiques temporelles et en réintégrant le vivant.