L’exposition Champs-Élysées, histoire & perspectives présente une étude menée par PCA-STREAM entre 2018 et 2020, à l’initiative du Comité Champs-Élysées, avec la collaboration d’une cinquantaine de chercheurs, scientifiques, acteurs économiques et culturels français et internationaux. Elle retrace l’évolution de la « plus belle avenue du monde » et propose une vision adaptée aux enjeux contemporains.
Un paquebot sur les Champs
Le 52, Champs-Élysées témoigne du développement tertiaire de l’avenue dans l’entre-deux-guerres. Conçu par André Arfvidson sur l’emplacement de l’hôtel de Massa, l’immeuble est livré en 1932 pour la National City Bank. Il s’organise autour de l’angle des Champs-Élysées et de la rue La Boétie avec un hall magistral dédié à la banque américaine, une galerie en rez-de-chaussée et trois étages de bureaux, selon la configuration alors novatrice d’un « building » à l’américaine. Sur le toit-terrasse, la banque aménage un pavillon et un jardin. Le 52 Champs illustre la transition entre l’architecture éclectique de la fin du XIXe et le style Art déco. Superposant un socle, un corps principal et un attique, la composition s’appuie sur un vocabulaire antique, réinterprété et stylisé, évoluant vers des digressions d’esprit Art déco, notamment le retournement circulaire de l’attique, de type « paquebot ».
Les Parisiens ont une vision ambiguë des Champs-Élysées, le succès touristique de la « plus belle avenue du monde » ayant dégradé son image. La Ville travaille au renouvellement de l’attractivité des Champs et cette rénovation participera à rendre son lustre à l’iconique avenue.
Une histoire architecturale à valoriser
Différentes campagnes de travaux ont perturbé l’image du 52 Champs, notamment dans les années 1930 avec l’installation d’un Prisunic et d’un cinéma, puis 1960, qui voient la galerie et les aménagements de la terrasse détruits ou dénaturés À la fin des années 1980, avec le départ de la National City Bank et l’arrivée du Virgin Megastore, d’importants travaux d’aménagement, de façade et d’extension des surfaces de vente sont menés. Le bâtiment ne répondant aujourd’hui plus aux normes, une restructuration lourde était nécessaire, tout en soulignant les éléments patrimoniaux, qui sont remis en valeur, notamment l’escalier d’honneur et les décors intérieurs de la National City Bank, avec ses vases monumentaux, appliques à palmettes, balustres, habillages de marbre ou boiseries de Jacques-Émile Ruhlman. Les menuiseries remarquables de Raymond Subes en façade sont restituées. La grille majestueuse à l’entrée de la galerie sur les Champs est restaurée, son dessin devenant le modèle des nouvelles grilles. Les baies et vitrines sont reprises dans un dessin simplifié. La répartition du programme est clarifiée : commerces du sous-sol jusqu’au R+2 et bureaux du R+3 au R+7.
Mixité et enjeux tertiaires
Cet ensemble mixte de bureaux, commerces, espaces de loisirs va dans les sens d’une ville combinant les usages. La présence commerciale est si imposante sur les Champs-Élysées que le parti pris a été de développer un programme de bureau discret et élégant, avec un niveau d’accueil dédié au-dessus des commerces. La modularité des plateaux permet d’intégrer différents types d’espaces de travail souples, lumineux et confortables. Les modes de management s’orientant vers la créativité et l’informalité, les espaces communs sont nombreux et de grande qualité. Une offre de restauration atypique est proposée au R+3, dans un esprit bistro raffiné et décontracté. Au même étage, une terrasse accessible est enrichie d’une végétalisation d’agrément.
Un jardin suspendu sur les Champs
Les espaces extérieurs du 52 Champs sont magnifiés, rouvert au public et végétalisés. Ils participent au bien-être des utilisateurs tout en renforçant l’écosystème général. Les terrasses étaient encombrées d’éléments techniques inutilisés qui sont supprimés, déplacés ou masqués par les aménagements paysagers. De larges espaces sont dégagés pour créer un jardin suspendu. Son parcours bucolique alterne prairies fleuries, parterres d’aromatiques et zones arbustives. Le pavillon à coupoles est rénové et complété par une intervention contemporaine. Au sortir de la promenade champêtre, le visiteur découvre un rooftop bar aux vues exceptionnelles. Un luxueux restaurant occupe la suite de la terrasse, où une serre est aménagée pour des réceptions exclusives. Ces espaces rares contribuent à l’identité et l’image du 52 Champs.
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Client
SCI 52 CHAMPS-ÉLYSÉES représentée par Harrods Estates Paris
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Programme
Restructuration d’un immeuble mixte en bureaux, commerces et restaurant en rooftop
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Localisation
52 avenue des Champs-Élysées, 75008 Paris
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Mission
Complète
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Surface
25 615 m²
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Statut
Livré
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Certifications
HQE Exceptionnel ; BREEAM Very Good
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Entreprise
Bouygues Bâtiment — Rénovation privée