Habiter, de l’hospitalité des vivants

  • Publié le 22 novembre 2020
  • Roland Schaer
  • 6 minutes

En dépassant la dialectique de l’ouverture développée par Heidegger dans Bâtir, Habiter, Penser, le philosophe Roland Schaer réintroduit l’importance du vivant dans la notion même d’habiter. S’inspirant du concept biologique d’ « homéostasie », il revient dans cet entretien sur l’importance de la constitution de ce « milieu intérieur », autoproduit et régulé par l’organisme.

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Privilégier le vivant sur la forme

Au-delà d’une poursuite du Progrès au seul sens d’une croyance en une maîtrise toujours plus grande du monde par la technique, pour pallier les dérèglements globaux, se développent au contraire de nouveaux rapports de l’homme à la nature et au vivant. Le jardinier-paysagiste Gilles Clément expose la façon dont son activité le met en rapport avec l’ensemble des êtres vivants en interaction pour l’équilibre d’un milieu. Il a ainsi développé le concept de « Jardin en mouvement », méthode de jardinage qui privilégie le vivant sur la forme. Il ne s’agit pas d’un laisser-faire complet mais d’un ensemble d’interventions pour accompagner la nature plutôt que de s’opposer à elle. À l’échelle urbaine, sa démarche de paysagiste valorise voire scénographie de façon symbolique et pédagogique le « Tiers paysage », friches et interstices qui forment autant de réserves de biodiversité essentielles à la survie humaine. Le Progrès serait ainsi défini non par l’illusion de la maîtrise mais par une connaissance plus profonde de la complexité du vivant dont nous faisons partie. Entretien entre Philippe Chiambaretta, Gilles Coudert et Gilles Clément, paysagiste, jardinier et auteur, réalisé dans le cadre du documentaire PCA-STREAM, de la recherche à l’action

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Une ville-monde pour les vivants

Yona Friedman nous a accordé une de ses dernières interview avant de disparaître en décembre 2019. Dans cette vidéo inédite, il questionne la centralisation et la densité urbaine. Pour lui, l’avenir se trouve dans l’établissement d’une « ville-monde » diffuse. Des propos qui trouvent une résonance toute particulière dans le contexte actuel.

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Exposer le vivant

Laurent Le Bon

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Exposer le vivant

L’irruption du vivant dans la création contemporaine bouleverse en profondeur ses process et sa nature. Devenant organique, autonome, l’œuvre vivante interroge symboliquement et pratiquement son exposition au public, notamment dans un contexte muséographique classique. S’inscrivant dans le sillage d’artistes ayant brisé les codes de la muséographie comme Pierre Huyghe ou Philippe Parreno, le conservateur Laurent Le Bon met en perspective la place du vivant dans le musée au travers des expositions Jardins et Dioramas, dont il était commissaire. Laissé par principe et pour des raisons pratiques de conservation au seuil de l’institution, le vivant pénètre l’espace muséal par l’histoire de ses représentations. Ces expositions, toutes deux liées à l’in situ, à l’« indéplaçable », explorent symboliquement l’idée d’écran, l’articulation entre le factice et le réel, le naturel et l’artificiel, mais aussi la richesse des imaginaires et dynamiques temporelles du jardin.

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