Un palimpseste parisien

Au cœur du Quartier Central des Affaires, à deux pas de l’Étoile, le 173-175 Haussmann prend place en proue du boulevard Haussmann et de la rue du faubourg Saint-Honoré. Il est composé de deux immeubles, le 175, un haussmannien classique de 1863, et le 173, datant du début des années 1920, aux notes Art déco. Une restructuration du début des années 1990 a réuni les deux immeubles pour un programme tertiaire, mais au profit des surfaces et sans grande cohérence. Dépassé dans sa conception des espaces de travail, la décoration et la technique, l’ensemble souffrait de défauts architecturaux et d’usages, notamment un problème de niveaux entre les bâtiments et une séquence d’accès peu qualitative, de côté, via un sous-sol donnant sur un patio peu lumineux. Le projet de restructuration est l’occasion de lui redonner cohérence et cachet.

Redonner lisibilité et cohérence

La libération du rez-de-chaussée du 175 a permis de ramener les accès vers la pointe du bâtiment et de créer une entrée majestueuse dans l’axe, soulignée par un lustre spectaculaire dans la double hauteur. La clarification des circulations par un noyau et des plateaux repensés permet de gommer la frontière entre les immeubles. En surélévation, un étage en pierre est complété de deux étages sous verrière, qui donnent à l’ensemble une esthétique unique. La verrière réinvente l’identité du 175 Haussmann en apportant un élément contemporain intégré au contexte historique et patrimonial du quartier. Ce signal urbain illustre le nouveau rôle symbolique du siège social, qui incarne l’identité de l’entreprise, génère de l’appartenance auprès des collaborateurs et permet d’attirer les nouveaux talents.

Favoriser le bien-être au travail

Le projet porte une attention particulière au design des espaces de services, dans l’esprit des lobbys d’hôtel, mais aussi au mobilier, selon des codes esthétiques plus domestiques que tertiaires. Les plateaux ouverts visent une flexibilité maximale et sont très lumineux grâce à un dispositif innovant sur le patio vitré. Ils sont complétés d’un ratio important d’espaces communs favorisant la rencontre et la collaboration informelle. L’élargissement de la cour central a permis d’y créer un espace commun convivial et lumineux, qui devient une place du village pour la communauté de Lazard. Sous une verrière en triple hauteur, c’est l’espace où les collaborateurs se retrouvent, échangent ou travaillent informellement.

Créer un dialogue intérieur-extérieur

À rebours des immeubles de bureaux classiques, fermés et autarciques, PCA‑STREAM a voulu créer un dialogue intérieur-extérieur par une verrière hybride et un travail de reconquête des toitures. La technique est redistribuée pour y développer une terrasse paysagère à vivre. Les collaborateurs peuvent travailler ou se détendre dans ces espaces informels et inspirants en profitant de vues panoramiques exceptionnelles sur Paris. Le 175 Haussmann se reconnecte à son quartier par un restaurant accessible depuis l’extérieur du bâtiment. Réservé aux équipes de Lazard aux horaires du déjeuner, il est ouvert au public en dehors. Cette hybridation du restaurant d’entreprise permet de favoriser l’émergence d’usages multiples.

Approche écosystémique

La restructuration du 175 Haussmann a été conçue de façon à encourager une reconnection du bâti et de ses usagers à la nature. Les systèmes de ventilation naturelles et de protection passive sont complétés par des verres photovoltaïques intégrés à la verrière. Les surfaces végétalisées forment un ensemble cohérent et connecté, du sixième étage jusqu’aux toitures inaccessibles. Elles associent la quête de qualité esthétique à la recherche d’un impact environnemental positif. La toiture-terrasse végétalisée met en œuvre une technique innovante de permaculture urbaine verticale, développée en collaboration avec la start-up Sous les Fraises. La biodiversité du quartier est enrichie par une large palette de variétés végétales franciliennes, entretenue à partir de procédés de culture biologique. La végétalisation permet le recyclage de l’eau au sein du bâtiment par un dispositif de phytoépuration.