Art et agentivité à l'heure du wetware
Face à l’interrogation obsessionnelle sur la nature de la vie, l’art a tenté de comprendre et recréer le vivant, développant le mythe de la « vivification » et une fascination pour la mise en scène du vivant. Ayant toujours cherché à imaginer, représenter, imiter puis simuler le vivant, il en arrive désormais à la manipulation directe par le wetware. Si les technologie de l’information avaient données dans les années 1970 une nouvelle direction à l’art, au profit des processus dynamiques plutôt que les objets, la convergence de la biologie de synthèse et des technologies du vivant permet désormais d’explorer ce wetware, des « machines humides » qui estompent les frontières entre organismes et machines. La création de « vie artificielle » dépasse la simulation informatique et la robotique, donnant naissance à des systèmes hybrides et semi-vivants qui remettent en cause les frontières entre le vivant et le non-vivant, la vie synthétique et la vie organique. Pour l’Artificial life art, la simulation et la re-matérialisation organique ne sont plus distinctes mais des opérations compatibles avec le wetware, déplaçant les concepts d’art, d’agentivité et d’animation.