Habiter, de l'hospitalité du vivant
La prise de conscience de notre condition d’espèce parmi les espèces, tout comme la considération d’autres êtres – vivants non-humains, mais également le non animé – dans notre conception du monde nous invite à repenser l’idée d’habitation. En dépassant la dialectique de l’ouverture et de la clôture développée par Heidegger dans Bâtir, Habiter, Penser, le philosophe Roland Schaer réintroduit l’importance du vivant dans la notion même d’habiter. S’inspirant du concept biologique d’ « homéostasie », il insiste sur l’importance de la constitution de ce « milieu intérieur », autoproduit et régulé par l’organisme. Chaque vivant devenant milieu lui-même doit néanmoins échanger, se faire métabolisme et ouvrir des porosités pour survivre. La figure du vivant nous enseigne ainsi de nouvelles formes d’hospitalité, portées par la nécessité vitale de faire et se faire habitat pour d’autres.