Construire la ville de l’ère Anthropocène nécessite une prise en compte des enjeux environnementaux globaux, mais également de considérer l’ensemble des êtres vivants dans la construction même des bâtiments. Critiquant l’anthropocentrisme des architectes, Ariane Lourie-Harisson développe le concept d’architecture « post-humaine », destinée à différentes espèces. Elle promeut une exploration des possibilités de construire selon une vision plus large des formes de vies concernées par le bâti, redéfinissant les relations de l’homme à l’animal et au non-humain en général. Une architecture interactive naît ainsi, notamment sur les façades, qui peuvent – à l’aide de béton texturé par exemple – accueillir des pollinisateurs ou fournir des lieux de nidification dans leurs aspérités. Cela suppose une meilleure compréhension du vivant et de s’ouvrir aux différentes théories environnementales, de façon à favoriser la création de relais urbains de biodiversité, notamment sur les toits.
Ariane Lourie Harrison est architecte co-fondatrice de l’agence Harrison Atelier et enseignante à la Yale School of Architecture