Géographie intérieure
Ces anecdotes sont bien la preuve de la bonne adaptation de nos équipes à cet immeuble. Toutefois, notre délocalisation dans le Xe arrondissement a concerné tout le Village, sur quatre sites différents qui accueillent au sein d’autres bâtiments du quartier La maison de la production, La maison du design et La maison du shoppeur, et nous reconnaissons qu’il est difficile, à ce jour, de faire en sorte qu’un flux dynamique fasse le lien entre ces lieux. Si le Vélib’ a remplacé notre flotte de vélos rouges qui étaient à l’époque à disposition de nos collaborateurs, nous constatons malheureusement que notre immeuble est, la plupart du temps, privilégié au détriment des autres sites, notamment pour les réunions de travail entre les différentes maisons. Un projet de déménagement est en cours d’étude, il permettra de pallier ce manque d’équité en nous regroupant tous et nourrira, j’en suis convaincue, encore plus notre inspiration commune.
Quels espaces au sein de l’immeuble apportent un complément de vie au collaborateur et lui permettent de s’adonner à d’autres activités que son travail ?
L’espace documentation au cinquième étage offrait initialement à nos équipes la possibilité de se reposer en admirant une vue somptueuse sur Paris, tout en parcourant la presse mondiale ; mais ce lieu a perdu de sa superbe avec l’augmentation de nos effectifs.
En revanche, un espace toujours très actif est notre Passage du Désir qui assure une porosité intérieur/extérieur très efficace et nourrit la créativité au sein de l’agence. Ce lieu fondé en 2003 au rez-de-chaussée tire son nom du passage pavé jouxtant son immeuble. Sur 700 m 2, c’est un espace vivant, ouvert sur le boulevard de Strasbourg, où des exposants peuvent adapter nos surfaces à loisir. Notre personnel s’y retrouve volontiers, en contact direct avec l’environnement artistique et culturel, mais aussi la population du quartier. Il vise à sortir des univers cloîtrés des disciplines artistiques « classiques », encourageant le métissage des formes d’expression ; il a ainsi accueilli, entre autres, l’exposition Americaland d’Alex MacLean, les œuvres de l’artiste portugaise Joana Vasconcelos, mais aussi un évènement annuel plus populaire comme la Grande Braderie de la Mode.
Quelle est la particularité du trinôme « créatifs-producteurs-commerciaux » propre à BETC ? A-t-elle induit un principe d’organisation spatiale spécifique ?
Ce qui est particulier à l’agence, c’est que très souvent nos collaborateurs sont experts dans un domaine, comme en stratégie marketing, ou en création, ou en production, ce qui correspond au modèle source de l’agence. Voilà pourquoi nous sommes si soucieux de maintenir ces trois pôles qui font la force de BETC. Sur ce schéma, nos clients reconnaissent sans aucun doute nos ressources en expertise « stratégie » et « création », ainsi qu’en « production », véritable machine de guerre, mais au-delà de cet axiome et de cette organisation, notre volonté est de réaliser un produit fini optimal car c’est bien à cet objet, qu’est confronté, in fine le client. Les cinq niveaux, composés d’une alternance de plateaux et de mezzanines, ont permis d’aménager de vastes open spaces où sont réunis les employés par service. Les étages sont regroupés deux à deux, superposant commerciaux et créatifs. Si ce zoning établi depuis un certain temps a fait ses preuves, la question contemporaine du digital modifie cette géographie quasi parfaite à l’origine. Le digital, à la fois comme « canal » mais aussi comme « arme de créativité », pose la question d’arriver à digitaliser toutes les structures du Village et c’est un réel challenge au quotidien et pour l’avenir de faire en sorte que notre modèle soit le plus vertueux qui soit.