Regarder les terres du Grand Paris

  • Publié le 3 mai 2022
  • Anne-Marie Filaire
  • 4 minutes

Photographe, Anne-Marie Filaire explore les transformation du paysage. Depuis 2019 elle documente les sites accueillant les terres excavées des travaux du Grand Paris, révèlant la dimension plastique et politique de cet entre-deux du paysage. Ce travail est actuellement exposé à la Biennale d’Architecture et de Paysage (BAP) de Versailles puis à la Triennale de photographie d’Hambourg.

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Intensifier l’urbain diffus

La ville de l’Anthropocène est forte d’une nouvelle relation à la nature, dans l’élaboration d’un continuum inédit entre l’urbain et la biosphère. Cette dimension vivante, longtemps occultée par la planification moderniste, a pourtant toujours été au cœur du travail et des réflexions des paysagistes. Michel Desvigne parle ainsi de son attachement à la chose physique, de son regard de paysagiste sur l’urbanisation et de son travail sur le péri-urbain, l’habitat diffus, problématique centrale de la ville, qu’il cherche à « réparer » par un travail sur la lisière, le paysage intermédiaire. Il en appelle à une implication plus forte des pouvoirs publics, mais aussi à une nouvelle vision des moyens de l’agriculture sur le territoire. Michel Desvigne est un paysagiste-architecte français. Directeur de l’agence MDP, il est lauréat du Grand Prix de l’Urbanisme en 2011.

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Ré-habiter les biorégions

Nous avions rencontré Mathias Rollot dans le cadre de nos recherches sur le vivant. À sa demande, l’entretien vidéo ci-dessus qui avait été réalisé pour Stream Voices, le media de recherche de PCA-STREAM, n’est plus disponible. Docteur en architecture, Mathias Rollot nous présentait dans cette vidéo le concept de « bio région », imaginé dans les années 70 aux États-Unis comme un outil pour décrire la possibilité d’inventer de nouveaux modes de vie. En dépassant les limites administratives, il permet de déployer un imaginaire plus qu’une cartographie finie, d’un territoire à habiter mieux, à ré-habiter.

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Déspatialisation urbaine

Christian de Portzamparc

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Déspatialisation urbaine

Pour Christian de Portzamparc, la préhistoire de la révolution urbaine contemporaine est à chercher au milieu du XXe siècle, il y a à peine soixante ans, lorsqu’apparut l’âge de l’urbanisation discontinue et zonée par fonctions, par poches isolées dans un refus de la rue. Aujourd’hui, les effets des nouveaux enjeux environnementaux et l’omniprésence des technologies modifient l’échelle d’approche de la ville. Le numérique transforme notre relation espace/temps, et nous vivons la ville comme une structure disloquée, disjointe. Face à cette « déspatialisation », il nous faut repartir des lieux et imaginer un destin par un nouveau travail sur la matière, le territoire et les infrastructures. Christian de Portzamparc est un architecte et urbaniste français, lauréat du prix Pritzker en 1994 et du Grand Prix d’Urbanisme en 2004.

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