Face aux promesses des prophètes de l’intelligence artificielle et au marketing des grands acteurs économiques promouvant la smart city comme solution aux maux urbains, Jérôme Denis et David Pontille rappellent l’irréductible matérialité de la ville, ainsi que sa fragilité. Démystifiant ce qu’ils perçoivent comme un « néo-positivisme » de la data, ils relèvent que les données n’existent pas en tant que telles, et qu’elles nécessitent une production, puis un entretien, coûteux. De ce fait, les données ne sont jamais neutres, mais possèdent une dimension fondamentalement politique. La compréhension de ce cadre les invite ainsi à promouvoir un paradigme de la maintenance et de la fragilité, en lieu et place de celui de la durabilité et de la résilience, plus courant dans nos approches de l’urbain.