Centre de Création Contemporaine de Tours

Une façade-membrane communicante

Entre 2003 et 2007, PCA-STREAM a mené une réflexion expérimentale sur l’identité du Centre de Création Contemporaine (CCC) de Tours, aboutissant au projet d’une nouvelle façade en seconde peau qui créait un paysage organique et lumineux en interaction avec la rue. Cet objet hybride entre sculpture et architecture est devenu pendant une décennie l’emblème du CCC, avant son déménagement dans de nouveau locaux.

La membrane lumineuse estompe les frontières entre l’objet et son environnement. Elle est tout à la fois voile structurel et ornemental, organique et numérique, virtuelle et physique, concrète et mentale.

Centre de Création Contemporaine de Tours

Une façade-membrane communicante

Entre 2003 et 2007, PCA-STREAM a mené une réflexion expérimentale sur l’identité du Centre de Création Contemporaine (CCC) de Tours, aboutissant au projet d’une nouvelle façade en seconde peau qui créait un paysage organique et lumineux en interaction avec la rue. Cet objet hybride entre sculpture et architecture est devenu pendant une décennie l’emblème du CCC, avant son déménagement dans de nouveau locaux.

La membrane lumineuse estompe les frontières entre l’objet et son environnement. Elle est tout à la fois voile structurel et ornemental, organique et numérique, virtuelle et physique, concrète et mentale.

Une réflexion théorique

En 2003, Alain Julien-Laferrière, directeur du CCC, invite Philippe Chiambaretta à produire une réflexion libre sur une possible intervention architecturale pour la façade du Centre de Création Contemporaine de Tours, l’un des tout premiers centres d’art créé en France, dans les années 1980. Le CCC occupait des espaces inadaptés à l’activité et au prestige d’une institution organisant des expositions monographiques d’artistes internationaux. Un problème d’identité et de visibilité se posait notamment, en raison de son ancienne façade de garage au pied d’un immeuble des années 1960. La réflexion théorique portait sur la façon d’incarner l’image d’un centre d’art dans l’espace urbain. Cette demande rejoignait les préoccupations de l’agence autour de la fonction communicante de l’architecture, thème central de la revue Stream 01, Exploration.

Un process expérimental

PCA-STREAM a développé une démarche expérimentale sur plusieurs années, en dialogue avec Alain Julien-Laferrière. Une première maquette conceptuelle, réalisée en 2003, a donné lieu à une exposition publique en 2004, puis à la conception et réalisation d’un projet de façade inauguré en 2007. L’exposition « Game Over Architecture » mettait l’accent sur l’interactivité avec le spectateur, l’installation fonctionnant sur le principe du jeu vidéo. Au travers d’un dispositif de mixage visuel et sonore, le visiteur avait la possibilité d’explorer les codes de l’architecture. Sa déambulation influant sur les compositions visuelles projetées, il était invité à composer sa propre architecture, à participer à une création dynamique. L’exposition se faisait laboratoire de la façade à venir.

Une double peau organique et interactive

Le dispositif architectural finalement adopté procède par analogie avec la relation intérieur-extérieur d’une membrane cellulaire. Cette approche morphogénétique révèle un théâtre synesthésique interagissant avec la déambulation des passants. Jouant le rôle d’interface, la façade renferme entre ses deux peaux des dispositifs multimédias qui diffusent le travail du centre. Le projet fonctionne comme une greffe de peau qui estompe la frontière entre le bâtiment et la rue, l’institution et ses usagers, l’art et le public, affirmant la place nécessaire de l’art dans la ville, tout en apportant au CCC une identité forte. La façade existante, qui remplissait déjà les fonctions traditionnelles d’isolation et de protection, est repeinte en noir et augmentée de lames de plexiglas rétroéclairées par des leds disposées en parallèle le long du mur. Des diodes lumineuses créent un jeu de réverbérations et unissent la surface.

Un paysage architectural hybride

Cette membrane lumineuse vise à estomper les frontières entre l’objet et son environnement. Elle est tout à la fois voile structurel et ornemental, organique et numérique, virtuelle et physique, concrète et mentale. Sa perception ne se cristallise pas en une forme définitive, mais se modifie selon le point de vue du spectateur et les conditions environnementales. Le faisceau de lignes lumineuses compose une surface ondulante, un paysage imaginaire discontinu et mobile, créant des phénomènes inattendus. La façade est productrice d’atmosphères, ses striures de lumière formant un espace travaillant les vides et les pleins. Œuvre conceptuelle, cette seconde peau au statut hybride, à mi-chemin entre sculpture et architecture, évoque les pratiques de l’op’art ou les recherches de l’art relationnel dans sa dimension interactive.

  • Client

    Ville de Tours

  • Programme

    Création d'un centre d'art contemporain

  • Localisation

    Jardin François 1er, 37000 Tours

  • Mission

    Complète

  • Surface

    1 000 m²