L’irruption du vivant dans la création contemporaine bouleverse en profondeur ses process et sa nature. Devenant organique, autonome, l’œuvre vivante interroge symboliquement et pratiquement son exposition au public, notamment dans un contexte muséographique classique. S’inscrivant dans le sillage d’artistes ayant brisé les codes de la muséographie comme Pierre Huyghe ou Philippe Parreno, le conservateur Laurent Le Bon met en perspective la place du vivant dans le musée au travers des expositions Jardins et Dioramas, dont il était commissaire. Laissé par principe et pour des raisons pratiques de conservation au seuil de l’institution, le vivant pénètre l’espace muséal par l’histoire de ses représentations. Ces expositions, toutes deux liées à l’in situ, à l’« indéplaçable », explorent symboliquement l’idée d’écran, l’articulation entre le factice et le réel, le naturel et l’artificiel, mais aussi la richesse des imaginaires et dynamiques temporelles du jardin.