Dans un contexte de mutations des pratiques culturelles qui interroge l’avenir des musées, le Centre Pompidou a lancé un concours pour la création d’un nouveau pôle de conservation, remporté par l’agence PCA-STREAM avec le projet de la Fabrique de l’Art. Abritant les collections du Centre Pompidou et du musée Picasso, il offrira un pôle de réserve de référence réunissant dans un même bâtiment un lieu de recherche et de conservation de pointe, mais aussi un lieu de diffusion qui deviendra un nouveau centre de vie pour les Franciliens, au cœur d’un parc magique.
Dialogue art-science
Beau comme une rencontre sur la verrière des nuages colorés
Pour Daniel Buren, l’architecture est un atelier à ciel ouvert. Dans un entretien exclusif avec l’architecte Philippe Chiambaretta, il revient sur ses travaux in situ, où art et architecture se rencontrent, à l’image des Nuages Colorés qui habillent les écailles de la verrière du 175 Haussmann.
Nouvelle institution artistique à Montpellier, le MOCO rassemble la Panacée et les Beaux-Arts de Montpellier autour de l’ancien Hôtel de Montcalm. Ce quartier général de la création contemporaine fédère la scène artistique du sud de la France, battant en brèche le centralisme culturel sans reproduire le modèle de l’objet spectaculaire à la Bilbao.
Entre 2003 et 2007, PCA-STREAM a mené une réflexion expérimentale sur l’identité du Centre de Création Contemporaine (CCC) de Tours, aboutissant au projet d’une nouvelle façade en seconde peau qui créait un paysage organique et lumineux en interaction avec la rue. Cet objet hybride entre sculpture et architecture est devenu pendant une décennie l’emblème du CCC, avant son déménagement dans de nouveau locaux.
Au cœur du centre-ville historique de Kiev, PCA-STREAM a conçu un musée autour de la la collection du mécène ukrainien Victor Pinchuk. Inaugurée en 2006, cette fondation représente une balise pour l’art contemporain en Europe Orientale. Elle contribue à favoriser les échanges culturels Est-Ouest et continue à soutenir, en temps de guerre, la création contemporaine ukrainienne.
Êtres vivants
Né au sein de l’université Paris Sciences & Lettres, le collectif La Vie à l’œuvre, qui regroupe des chercheurs en sciences de la nature, en sciences humaines et sociales, mais également des artistes, explore depuis 2014 l’intelligence collective interdisciplinaire autour du thème du vivant. Fonctionnant comme un incubateur d’idées, ils explorent les potentialités du vivant, notamment via des expérimentations entre art et science. Un article Stream 05 – Nouvelles Intelligences à découvrir !
L'intelligence collective à l'œuvre
L’intelligence collective est devenue l’une des clés pour comprendre et agir sur la complexité du monde contemporain. Mais comment produire les conditions pour qu’elle advienne? Né au sein de PSL, le collectif La Vie à l’œuvre, qui regroupe des chercheurs en sciences de la nature, en sciences humaines et sociales, mais également des artistes, explore depuis 2014 ce dialogue des intelligences autour du thème du vivant. En s’appuyant sur un cadre souple, le collectif a développé une pratique de l’intelligence collective interdisciplinaire tout en établissant de nouvelles connaissances sur la vie, notamment via des expérimentations entre art et science.
Les intelligences artificielles dans le processus de création
L’IA est une nouvelle forme d’intelligence dont le développement suscite inquiétudes et fables dystopiques. Loin de remplacer l’intelligence humaine, elle se constitue comme un nouvel outil à entraîner, piloter, façonner, pour obtenir le résultat escompté. Ainsi, certaines IA deviennent pour le plasticien, le photographe, l’architecte, le cinéaste, le musicien, l’illustrateur… un agent avec lequel collaborer pour donner lieu à une co-création. Conférence inaugurale du cycle « IA et Création » au Stream Innovation Center.
Être artiste environnemental
Utilisant les faits scientifiques comme matière artistique, l’artiste néerlandais Thijs Biersterker cherche à connecter émotionnellement le public aux problèmes globaux pour inciter à agir. Il a recours à la technologie, notamment l’IA, comme medium. Ses installations immersives mettent en évidence l’intelligence et les systèmes de communication des plantes : une passerelle entre les vivants.
Pièce Lumineuse est à la fois une pièce d’architecture et une œuvre d’art, développée entre l’artiste Orlan, pionnière de « l’art charnel », et l’agence PCA-STREAM pour le CCC de Tours et le Palais de Tokyo. Cette œuvre explore la dimension sensuelle et expérimentale du travail d’Orlan, tout en illustrant la richesse des collaborations artistiques au cœur du travail de conception de PCA-STREAM.
Quelle architecture pour l’éphémère ?
Éric Mangion est directeur du Centre National d’Art Contemporain de la Villa Arson depuis 2006, après avoir dirigé le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1993 à 2005. Ses recherches ont longtemps été axées sur le geste artistique de la disparition – sous toutes ses formes, de la destruction de l’œuvre à la disparition de l’artiste. À la villa Arson, il a développé une programmation autour des pratiques éphémères. Il développe ici le lien entre ses sujets de recherche – la disparition, l’éphémère, dans l’art et plus généralement, dans la culture – et l’évolution de l’architecture.
Fonder STREAM, une revue de recherche depuis 14 ans
Stream est une revue transdisciplinaire, fondée par Philippe Chiambaretta en 2009. En faisant dialoguer philosophes, sociologues, artistes, ingénieurs, biologistes, économistes et architectes , elle cristallise une vision kaléidoscopique et prospective des questions urbaines qu’elle aborde. Une manière de faire de la recherche, en confrontant les expertises, à la croisée des savoirs !
N'oubliez pas de nourrir votre tableau de compagnie !
Michel Blazy est un artiste « dompteur », dont le travail résulte de collaborations avec des escargots, des moustiques, des moisissures ou encore des bactéries. Exposé au Portique (Centre d’art contemporain du Havre) jusqu’au 18 décembre, il interroge au travers de ses œuvres vivantes la temporalité de l’art et les frontières entre vivant et non-viviant, naturel et artificiel. Extrait de l’article Encourager la matière publié dans STREAM 04 : Les Paradoxes du vivant
Un planétarium contemporain
Martin Guinard est co-comissaire, avec Bruno Latour et Eva Lin, de la biennale d’art contemporain de Taipeï 2020, exposée jusqu’en avril dernier au Centre Pompidou Metz. Cette exposition se compose comme un véritable planétarium dont chaque version de la terre est le reflet de nos modes de vie mais aussi de nos manières de prévoir l’avenir.
Métamorphoses urbaines
Le philosophe, spécialiste du vivant, imagine la manière dont les architectes pourraient rendre possible la cohabitation entre les espèces, sans forcément passer par un acte de repentance écologique ou d’abandon de la modernité. Un bâtiment forêt, une ville réserve biologique, voici quelques exemples d’irruption du fantastique dans la ville.
Géoverres : territoires de la matière
Lucile Viaud est designer et « géoverrière ». À partir de matériaux « rescapés », elle fabrique des objets qui portent en eux l’histoire des territoires dont la matière provient. Ses coquilles d’escargot ou d’ormeaux, ses sables oubliés et ses poussières d’algues sont ceux d’un moment et donnent lieu à des lignes d’objets irréplicables.
L’Université de l’innovation
Les enjeux de l’Urbanocène ont remis en avant la complexité de la ville comme milieu et le manque de pertinence des silos de savoirs et d’acteurs au cœur de l’urbanisme moderne. Nous devons favoriser l’innovation urbaine : mais comment former les acteurs de la fabrique de la ville de demain à ce défi ? L’université Aalto, et notamment la Design Factory dirigée par Kalevi Ekman, montre une nouvelle voie. Née de la fusion de trois universités d’Helsinki (technologie, art-design et commerce), elle favorise les cursus transdisciplinaires, l’esprit entrepreneurial et l’apprentissage par le prototypage.
Les intelligences animistes : l’entre-réseau du vivant et de la machine
La nature reprend place en ville, mais ce nouveau rapport au vivant peut-il influencer les processus et matériaux mêmes de l’architecture ? Si les avant-gardes ont exploré dès les années 1960 les liens entre l’intelligence de la machine et celle du vivant, il est aujourd’hui possible d’hybrider des matériaux organiques et synthétiques, ouvrant un champ d’expérimentation entre bio-design et informatique pour créer des biomatériaux alternatifs, mais également des morphologies inspirées du vivant, dans une union entre naturel et artificiel qui s’avère constituer une clé pour une relation plus symbiotique à notre environnement.
Art écoféministe : sur le concept d'héritage
Invitant à dépasser l’idée de progrès, l’universalisme et les logiques de séparation ou de domination du projet moderne, l’Anthropocène engendre une modification profonde du paradigme de l’art contemporain, notamment autour des pratiques écoféministes, qui pour Tara Londi, prennent source dans les avant-gardes féministes des années 1960-1970. La critique de l’exploitation capitaliste de la nature rejoint ainsi celle de l’oppression patriarcale des femmes dans les pratiques artistiques écoféministes, qui révèlent l’histoire non dite des femmes, des indigènes ou des animaux, au-delà du rationalisme du visuel et du langage, ranimant des visions animistes et holistiques archaïques.
Vers l’ère de l’Aérocène
Partageant une condition commune d’acteur et victime de l’Anthropocène, l’artiste voit son rôle profondément bouleversé. Pour Tomás Saraceno, ce statut d’exception importe peu : il s’agit de catalyser de nouvelles manières de penser et habiter le monde, de chercher des solutions en collaborant avec des humains et non-humains, à l’image des araignées, dont l’intelligence était au cœur d’une exposition organisée par Rebecca Lamarche-Vadel, qui explore de nouveaux rituels de rencontre avec l’art et des rapports à la Terre dépassant les logiques d’extraction. Avec l’ère alternative de l’Aérocène, Saraceno s’appuie sur une communauté interdisciplinaire d’artistes, de chercheurs et de citoyens pour s’affranchir du récit moderne de la division et proposer des alternatives concrètes, par exemple avec l’expérience du vol d’Aerocene Pacha, en collaboration avec les éléments et les populations locales.
Vers une renaissance sauvage
Les mutations actuelles dans la manière dont l’homme s’inscrit et se pense dans le monde convergent, pour Guillaume Logé, vers une nouvelle « Renaissance », dont il observe de nombreux parallèles avec celle du xve siècle, comprise comme un phénomène transhistorique, notamment au travers d’œuvres à perspective symbiotique, dépassant la monofocale moderne du point de vue humain. Davantage que l’Anthropocène, il considère l’idée du « sauvage » comme un nouveau référent venant remplacer les grands récits disparus avec la post-modernité. Par l’abandon de la perspective humaine en faveur de collaborations avec le vivant qui remettent en cause notre séparation d’avec lui, les artistes contemporains sont ainsi en avance dans l’expérimentation de la dimension relationnelle du tournant que nous vivons.
Représenter la ville invisible
La tendance des smart city réintroduit une vision fonctionnaliste de la ville, produisant toujours plus de data. Mais comment considérer ce qui dans l’urbanité ne se réduit pas à de la donnée chiffrée à optimiser ? Larissa Fassler cherche à rendre visible ce qui fait l’expérience urbaine par des cartographies subjectives et sensibles révélant une ville ignorée.
Le rapport de l'artiste à l'architecture
Xavier Veilhan est artiste plasticien. Il représente la France à la 57e édition de la Biennale de Venise. L’artiste ayant collaboré à de nombreuses reprises avec l’agence PCA-STREAM, nous l’avons interrogé dans le cadre du documentaire « PCA-STREAM : de la recherche à l’action ». Il évoque son rapport à l’architecture, qu’il considère comme une contrainte à la création plastique, un défi, mais aussi une source d’inspiration et de réflexion qui nourit sa pratique.
Redéfinir le métier d'architecte
Dans le cadre du documentaire « PCA-STREAM : De la recherche à l’action », nous avons interrogé Jean-Louis Cohen, architecte, historien de l’architecture et professeur au Collège de France. Il fait le portrait d’une profession inquiète quant à sa place dans le monde actuel, et nous décrit la façon dont elle se réinvente afin de pouvoir faire face aux enjeux sociaux, techniques et environnementaux du XXIe siècle.
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Désireuse de partager plus généreusement les fruits de ses collaborations et de ses recherches, PCA-STREAM édite STREAM VOICES, son magazine en ligne.