Dans un contexte de mutations des pratiques culturelles qui interroge l’avenir des musées, le Centre Pompidou a lancé un concours pour la création d’un nouveau pôle de conservation, remporté par l’agence PCA-STREAM avec le projet de la Fabrique de l’Art. Abritant les collections du Centre Pompidou et du musée Picasso, il offrira un pôle de réserve de référence réunissant dans un même bâtiment un lieu de recherche et de conservation de pointe, mais aussi un lieu de diffusion qui deviendra un nouveau centre de vie pour les Franciliens, au cœur d’un parc magique.
Un écosystème de création pour Montpellier
Le MOCO prend place au cœur de Montpellier, au sein de l’Hôtel Montcalm. Cet hôtel particulier du début du XIXe accueillait un QG militaire avant sa cession à la municipalité, qui y conçoit un projet muséal sur l’histoire de la France en Algérie. Les travaux sont interrompus en 2014, sur l’impulsion de Philippe Saurel, élu à la mairie et à la métropole de Montpellier, qui choisit de donner une nouvelle orientation au lieu. Le projet MOCO, conçu avec le critique d’art Nicolas Bourriaud, a l’ambition de renforcer l’ADN culturel de la ville en choisissant l’art contemporain comme moteur d’attractivité. Le MOCO affirme Montpellier comme destination internationale pour la création, en rupture avec le traditionnel centralisme culturel. L’écosystème MOCO réunit un espace d’enseignement, l’ENSBA, un espace d’expérimentation et d’exposition pour les artistes émergents, La Panacée, et un espace muséal, l’Hôtel des collections, accueillant des collections publiques ou privées, sans collection permanente propre.
Une architecture frugale
PCA-STREAM est lauréat du concours d’architecture avec un projet frugal et économe, offrant un nouveau lieu de vie, avec un restaurant-terrasse à l’ombre des arbres du parc, mais surtout pensé pour et par l’art. Ce bâtiment-outil privilégie la flexibilité au sein de trois grands modules permettant d’accueillir tout type d’œuvres : vidéo, photographies, peintures, sculptures, installations…. Un système de dalles lumineuses offre une luminosité homogène, complétée par des rails de spots adaptables aux futures scénographies. Côté cour, une surélévation contemporaine rétroéclairée couronne l’ancien mess des officiers. Ce cube de lumière fait sobrement signal dans le paysage urbain de Montpellier, désenclavant le bâtiment de son contexte.
Un écosystème relationnel
Au-delà d’une institution artistique, le MOCO a été conçu comme un lieu de relations et de destination pour les Montpelliérains. Il offre un lieu de vie pour tous, inclusif et vivant, avec des espaces accessibles indépendamment du musée. PCA-STREAM a proposé la création d’un restaurant locavore, abordable et de qualité, ouvrant sur une grande terrasse dans le jardin. La boutique-librairie en rez-de-jardin renouvelle son offre de manière saisonnière, afin de toujours surprendre. La Cour des fêtes offre un lieu événementiel modulable et magique. Un tel espace architectural, privilégiant la relation sur la forme, fait particulièrement sens pour une institution dirigée par Nicolas Bourriaud, dont le travail critique nourrit la réflexion de PCA-STREAM depuis sa fondation. La théorie de « l’esthétique relationnelle » répondait à la conviction de Philippe Chiambaretta que l’architecture ne se réduit pas à un jeu stylistique, mais vise à accompagner la mutation des usages.
Un espace construit par l’art
PCA-STREAM a privilégié la frugalité et les usages sur le geste gratuit. Il s’agissait d’affirmer une identité architecturale et artistique unique sans engager de dépenses supplémentaires. Le MOCO procède d’une économie très stricte, en recyclant et reprogrammant. Le gros œuvre ayant été réalisé dans le cadre du précédent projet, ces installations sont réemployées au maximum. L’agence a proposé que le budget économisé soit consacré à des interventions artistiques intégrées à l’architecture, dont la faisabilité a été financée sur ses honoraires. Elle a également proposé de refaire le jardin, non compris dans le périmètre initial, en économisant sur les travaux. Il reçoit une intervention de Bertrand Lavier, en collaboration avec Gilles Clément et les paysagistes de Coloco. Le plafond du restaurant est paré d’une installation de néons de Loris Gréaud, tandis que l’entrée côté jardin reçoit un dispositif en vitrophanie de Mimosa Echard. Un mobilier modulaire a été conçu par le pôle architecture d’intérieur de PCA-STREAM pour devenir support artistique, répondant aux aspirations des jeunes générations à la coproduction et l’appropriation collective.
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Client
Montpellier Méditerranée Métropole représenté par SA3M - Aubry & Guiguet (AMO)
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Programme
Centre d'art contemporain, bar-restaurant, espaces d'exposition modulables, jardin d'acclimatation contemporain
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Localisation
Hôtel Montcalm — 10, rue Joffre, 34000 Montpellier
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Mission
Complète
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Surface
3 200 m²
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Statut
Livré
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Équipe
— AMO : Aubry & Guiguet
— BET Structure : Verdier
— BET Fluides : BET Durand
— Bureau de contrôle : SOCOTEC
— Économiste : AE75
— SSI et sécurité : CSD Faces
— Synthèse : C&G
— Paysagiste : Coloco
— OPC : SCO
— Concepteur lumière : 8'18''
— Scénographie : Studio Gardère
— Architecture du son : Echora