Yona Friedman

Pionnier de l’architecture prospective, réputé pour ses principes d’auto-planification, son architecture mobile et son intérêt pour les méthodes de constructions locales, Yona Friedman déstabilise le monde de l’architecture depuis les années 1950. Préférant, le processus de construction, l’ « habitant » et l’ « habiter » à l’architecture et à la structure, il est à l’origine du manifeste La ville spatiale qui propose une infrastructure comme colonne vertébrale de nouveaux espaces de sociabilité. Peuvent s’y greffer des cellules élaborées collectivement et adaptables aux besoins, aux usages et aux changements du milieu. Des préceptes qui, bien des années après, servent encore de modèle à l’invention d’une « architecture de crise ».

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Une ville-monde pour les vivants

Yona Friedman nous a accordé une de ses dernières interview avant de disparaître en décembre 2019. Dans cette vidéo inédite, il questionne la centralisation et la densité urbaine. Pour lui, l’avenir se trouve dans l’établissement d’une « ville-monde » diffuse. Des propos qui trouvent une résonance toute particulière dans le contexte actuel.

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L’Architecture pour les vivants

Figure historique de l’architecture prospective, Yona Friedman décrit l’importance du modèle de communication incarné par l’organisme vivant, source d’inspiration d’une architecture pour les vivants plutôt que vivante elle-même. Il revient sur les évolutions technologiques dans le domaine de la communication, qui permettent de s’affranchir de l’impératif urbanistique classique de la proximité, mais aussi sur la libération de l’individu envers les réseaux, qui constituait encore un frein quand il imaginait dans les années 1950 le concept d’« architecture mobile ». La proximité urbaine a évolué au point de transformer l’Europe en continent urbain, les métropoles devenant une seule et même ville, matérialisant par le tgv, les batteries et les portable les utopies des années 1960. Friedman continue à défendre une « architecture mobile » adaptable par tous, ce qui ne nie pas le rôle de conseil de l’architecte. Il lutte également contre la densité urbaine, estimant qu’une dilution de la ville permettrait à la nature de s’y insérer – redonnant de l’autonomie alimentaire aux espaces urbains –, selon des spatialités à inventer par la population elle-même, dans la lignée de ses travaux pionniers sur l’auto-planification. Texte issu d’un entretien avec Philippe Chiambaretta et Gilles Coudert, dans l’appartement-atelier de Yona Friedman le 21 septembre 2017, avec l’aimable concours de la galerie Jérôme Poggi. 

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