Stream 05

STREAM 05 enquête sur les formes d’intelligences à considérer, mettre en œuvre et transmettre pour dépasser l’Urbanocène. STREAM 03 analysait notre entrée dans l’Anthropocène et que STREAM 04 étudiait des scénarios de réponse a ce changement de paradigme selon une nouvelle relation de l’homme au vivant. À la recherche de solutions concrètes, STREAM 05 poursuit la réflexion en explorant avec des penseurs, chercheurs et artistes les avancées de la connaissance des intelligences naturelles, les progrès des intelligences technologiques et les expérimentations d’intelligence sociale pour agir collectivement sur la ville de demain.

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L'intelligence collective à l'œuvre

L’intelligence collective est devenue l’une des clés pour comprendre et agir sur la complexité du monde contemporain. Mais comment produire les conditions pour qu’elle advienne? Né au sein de PSL, le collectif La Vie à l’œuvre, qui regroupe des chercheurs en sciences de la nature, en sciences humaines et sociales, mais également des artistes, explore depuis 2014 ce dialogue des intelligences autour du thème du vivant. En s’appuyant sur un cadre souple, le collectif a développé une pratique de l’intelligence collective interdisciplinaire tout en établissant de nouvelles connaissances sur la vie, notamment via des expérimentations entre art et science.

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Design with care, entretien avec Antoine Fenoglio et Cynthia Fleury

La rencontre entre la philosophe Cynthia Fleury et le designer Antoine Fenoglio offre un exemple de croisement des pratiques autour de l’idée de design with care, qui permet un « dessin avec dessein » reposant sur l’idée que la fragilité favorise de façon systémique la pratique vers des questions environnementales et sociales. Avec le concept de proof of care, l’expérimentation devient elle-même une forme de soin qui entraîne une réflexion sur les modes de gouvernance. Le designer se fait intégrateur, diplomate entre les expertises, s’appuyant sur son savoir-faire en représentation et prototypage.

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Le care : une attitude de soin pluriscalaire

La remise en cause générale des logiques de domination, comme la crise pandémique, qui a révélé l’importance des professions du quotidien, donne une nouvelle actualité à l’éthique du care, qui recouvre une attitude générale de soin et un ensemble de professions et pratiques invisibilisées. La philosophe Sandra Laugier, qui a popularisé la notion en France, retrace la façon dont ses racines sont liées aux luttes féministes cherchant à faire entendre une autre voix, dans l’opposition entre une filière morale du bien et du mal (plutôt masculine et valorisée), face à une morale de la responsabilité (féminine et déconsidérée). Le care offre ainsi un cadre philosophique systémique permettant de prendre en compte la vulnérabilité et la responsabilité à toute échelle, du foyer jusqu’à la planète.

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Expérimenter de nouveaux modes de représentations

Les artistes sont des acteurs majeurs de l’évolution de nos représentations et récits, par l’image comme par la fiction, qui jouent pour Frédérique Aït-Touati un rôle fondamental dans l’avancée des sciences et la construction d’un imaginaire collectif. Elle travaille ainsi, dans ses ouvrages de cartographie alternative et ses performances théâtrales, à faire atterrir le regard que nous portons sur la Terre et souligner notre appartenance à Gaïa. En parallèle de cette recherche sur l’évolution de nos représentations ontologiques, elle promeut, à travers SPEAP, une pédagogie de l’expérience, de la pluridisciplinarité et du dialogue art-science.

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Les communs urbains, ciment de la « ville contributive »

Faisant face à des défis environnementaux, économiques ou sanitaires sans précédent, les villes doivent innover pour se réinventer. En parallèle des initiatives de renaturation et des progrès technologiques de la smart city, de multiples expérimentations urbaines s’appuient sur des intelligences sociales basées sur la réinterprétation de l’idée de commun. Claire Brossaud analyse la façon dont ces formes de partage de ressources naturelles (ou intellectuelles) reposent sur la promotion de la notion d’usage et de l’action collective. Le commun demeure une pratique en construction permanente, qui relève d’une intelligence collective instituée et nécessite une gouvernance très codifiée, afin de se diriger vers une ville qui ne soit pas simplement intelligente ou collaborative, mais authentiquement contributive.

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Démystifier et repolitiser la data urbaine

Jérôme Denis & David Pontille

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Démystifier et repolitiser la data urbaine

Face aux promesses des prophètes de l’intelligence artificielle et au marketing des grands acteurs économiques promouvant la smart city comme solution aux maux urbains, Jérôme Denis et David Pontille rappellent l’irréductible matérialité de la ville, ainsi que sa fragilité. Démystifiant ce qu’ils perçoivent comme un « néo-positivisme » de la data, ils relèvent que les données n’existent pas en tant que telles, et qu’elles nécessitent une production, puis un entretien, coûteux. De ce fait, les données ne sont jamais neutres, mais possèdent une dimension fondamentalement politique. La compréhension de ce cadre les invite ainsi à promouvoir un paradigme de la maintenance et de la fragilité, en lieu et place de celui de la durabilité et de la résilience, plus courant dans nos approches de l’urbain.

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À l’école de l’Anthropocène urbain

Répondre au défi de l’Anthropocène passe par une action sur les villes, parce qu’elles concentrent les enjeux, mais également parce que leur désirabilité ne baissera pas malgré les crises. Selon Michel Lussault, l’urbanité propre à la « ville relationnelle » reste essentielle comme expérience de l’altérité, et en ce sens le tout-numérique (dont le télétravail généralisé) représente un projet de « contre-société ». La complexité croissante de l’urbanisation planétaire renforce l’inscription systémique des villes et pousse l’urbanisme vers une interdisciplinarité croissante, démarche qu’il promeut au sein de l’École urbaine de Lyon, notamment autour du concept de « santé commune », conçu pour aborder spatialement des questions de justice sociale, de santé publique et de réparation des écosystèmes.

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Design with care

Antoine Fenoglio & Cynthia Fleury

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Design with care

Alors que les pratiques pluridisciplinaires reposant sur l’attention à des intelligences variées se développent en réponse à la complexité contemporaine, la rencontre entre la philosophe Cynthia Fleury et le designer Antoine Fenoglio offre un exemple de croisement des pratiques enrichissant une vision commune autour de l’idée de design with care, qui permet un « dessin avec dessein » reposant sur l’idée que la fragilité favorise de façon systémique la pratique vers des questions environnementales et sociales. Avec le concept de proof of care, l’expérimentation devient elle-même une forme de soin qui entraîne une réflexion sur les modes de gouvernance. Le designer se fait intégrateur, diplomate entre les expertises, s’appuyant sur son savoir-faire en représentation et prototypage.

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L’Intelligence inclusive

Nicolas Bourriaud

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L’Intelligence inclusive

Contemporain des mutations de son temps, l’artiste se découvre immergé au sein de la biosphère, dans un geste de rupture par rapport aux dualismes de la pensée occidentale. Ce geste relève, pour Nicolas Bourriaud, d’une « pensée inclusive ». Loin des représentations de l’être humain positionné au centre de son « environnement », comme une figure sur un fond, l’art inclusif exprime une prise de conscience de notre intrication avec l’ensemble des milieux vivants. Dépassant les « formules de l’assujettissement » générées par la pensée binaire et incarnées depuis Aristote par l’opposition entre matière et forme, actif et passif, nature et culture, les artistes contemporains coopèrent avec le vivant et composent des réseaux de relations.

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Coévolutions urbaines

La perspective du paléoanthropologue est celle du temps long : Pascal Picq analyse l’évolution de la lignée humaine au regard de celle de son habitat. Il met notamment en lumière la façon dont l’évolution des modes de travail, tout au long de l’histoire, a constitué un moteur de transformation radicale des formes urbaines. Estimant que les conditions sont aujourd’hui réunies pour une phase de l’évolution de la ville, il plaide pour de nouveaux nomadismes, en termes d’habitat et de modes de déplacement, ainsi que pour des modes de vie organisés selon des modèles de fusion-fission. Il prône également le retour de l’anthropologie dans la ville, afin de permettre sa réappropriation par les habitants.

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De l’IA faible à l’intelligence artificielle « organique »

L’intelligence artificielle a pris une place centrale dans les discours prospectifs sur la ville, mais Bruno Maisonnier distingue une IA « faible », qui relève moins de l’intelligence que de la puissance de calcul, douée pour certains diagnostics mais inapte face à l’imprévisible, et une IA « organique », développée sur le modèle du cerveau et des insectes sociaux, capable de réaliser des tâches d’une grande complexité avec peu de données et d’énergie, douée d’auto-apprentissage et capable d’argumenter. Malgré les risques inhérents à la mise en place de toute nouvelle technologie avant l’encadrement de son usage, cette forme d’intelligence artificielle représenterait un progrès fondamental pour nos sociétés, notamment en optimisant l’efficience de l’ingénierie génétique.

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Partager une compréhension de la complexité urbaine

La révolution numérique engendre un basculement comparable à celui de la Renaissance, incarnant, pour Cécile Maisonneuve, une nouvelle manifestation du génie humain. Au-delà des visions catastrophistes, elle considère la crise environnementale comme un défi lancé à nous-mêmes, dont il s’agit de s’emparer pour inventer un nouvel humanisme. Elle dirige avec La Fabrique de la Cité un observatoire-école des bonnes pratiques urbaines, pluridisciplinaire et international, qui explore la ville dans sa complexité pour partager et construire une vision commune. L’enjeu consiste à inventer de nouvelles formes de démocratie, et à donner des preuves par l’exemple de ce que l’intelligence collective peut concrètement réaliser dans les villes.

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Penser la séparation au-delà du dualisme

Si la crise environnementale et la prise de conscience de l’Anthropocène bouleversent fondamentalement nos rapports à la nature, à rebours de l’idée d’une supposée « mort » de celle-ci, au profit d’une hybridité généralisée, la philosophe Virginie Maris prône le maintien d’une séparation (qu’elle distingue du dualisme) entre l’homme et la nature comme altérité radicale méritant attention, soin et respect. Cette vision de la nature comme part sauvage du monde, hors de l’intentionnalité humaine, permet de remettre en perspective les processus de renaturation ou de réensauvagement, mais également de critiquer la notion de services écosystémiques, notamment pour leur dimension de marchandisation de la nature et leur dépendance à une idéologie de croissance économique.

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Expérimenter et transmettre un nouveau droit écosystémique

La remise en question de la vision binaire du monde issue de la modernité, qui séparait nature et culture, interroge en profondeur notre rapport au vivant et la place que nous lui accordons. Si nous dépassons notre anthropocentrisme, comment donner un nouveau statut à la nature, de façon à mieux la préserver ? Pour Marine Calmet, il s’agit de sortir de l’esprit de domination et des logiques productivistes de croissance pour raisonner en termes de communs et de protection du vivant. Avec le programme pédagogique prospectif Wild Legal, elle explore et imagine, à partir de cas d’étude concrets, la création de nouveaux outils juridiques, notamment autour du concept d’« écocide », pour défendre l’environnement et imaginer des types de gouvernance articulant plus harmonieusement les échelles du local et du global.

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Pour une intelligence spatiale

Alors que la pandémie de Covid-19 a plongé les villes du monde entier dans une crise inédite, le géographe Jacques Lévy réinscrit cette remise en cause dans une longue tradition critique de l’urbanité, associée à la quête humaine d’autonomie considérée comme relevant d’une hubris coupable. Sceptique vis-à-vis de l’hypothèse d’une désaffection durable de la ville, il voit au contraire l’opportunité de remettre l’urbanité au cœur de l’urbain, dans une combinaison de densité et de diversité, moteurs de la créativité unique des villes. Fondateur d’une chaire pluridisciplinaire intitulée « Intelligence spatiale », il plaide pour une approche unifiée des sciences sociales et la mise en place de processus d’intelligence collective pour coproduire le bien public, notamment l’espace urbain, en coopération avec les citoyens.

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Métamorphoser la ville en musée de la nature contemporaine

Alors que nous repensons notre place d’humain au sein de la nature, le philosophe Emanuele Coccia étudie le phénomène naturel de la métamorphose pour le développer en un concept philosophique permettant de penser l’espèce humaine au sein d’un souffle vital unique se transmettant de forme de vie en forme de vie. À l’opposé d’une vision pénitentielle de l’écologie, il s’oppose à l’idée que le vivant relèverait fondamentalement d’équilibres écologiques, la vie étant une métamorphose perpétuelle – et non pas un équilibre. Il promeut ainsi l’idée d’une transformation des villes en « musées de la nature contemporaine », de façon à dépasser l’opposition classique entre nature et culture et réinstaurer une logique urbaine interspéciste, dans une perspective de cohabitation entre toutes les formes de vie et de biodiversité.

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Repenser les espaces urbains à travers l’intégration de la dimension de genre

Si la ville de demain sera plus durable, en s’appuyant sur la technologie et la nature, elle se doit également d’être plus inclusive, ce qui suppose une réflexivité sur sa production. Pour la géographe féministe Leslie Kern, l’environnement urbain n’est pas neutre. Construit pour supporter des normes et des rapports de pouvoir, il a longtemps été opéré par des hommes blancs des classes supérieures. Elle invite à examiner une plus grande variété de besoins d’usagers de la ville et à réintroduire la corporalité dans la conception urbaine. Cela se traduit par des interventions spatiales tangibles (éclairage, trottoirs…) mais également sociales, autour des questions de mixité d’usage et de prise en compte des voix marginalisées dans les processus de décision.

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L’Université de l’innovation

Les enjeux de l’Urbanocène ont remis en avant la complexité de la ville comme milieu et le manque de pertinence des silos de savoirs et d’acteurs au cœur de l’urbanisme moderne. Nous devons favoriser l’innovation urbaine : mais comment former les acteurs de la fabrique de la ville de demain à ce défi ? L’université Aalto, et notamment la Design Factory dirigée par Kalevi Ekman, montre une nouvelle voie. Née de la fusion de trois universités d’Helsinki (technologie, art-design et commerce), elle favorise les cursus transdisciplinaires, l’esprit entrepreneurial et l’apprentissage par le prototypage.

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L’IA au service du consensus urbain

Si l’IA révolutionne la pratique de l’architecture, elle s’inscrit dans sa digitalisation croissante depuis les années 1980, dont Kent Larson fut l’un des pionniers. Au City Science Lab du MIT, il explore la façon dont la data permet d’imaginer des processus de fabrication et des formes de gouvernances urbaines innovantes, s’appuyant sur une approche factuelle et favorisant le consensus par la modélisation. Cette approche holistique de la complexité du fait urbain lui semble seule à même d’apporter de véritables changements, même si elle pose la question de la qualité et du contrôle de la data. Il plaide ainsi pour des bases de données communautaires offrant une alternative au capitalisme de la surveillance.

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De l’IA en architecture

Stanislas Chaillou

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De l’IA en architecture

Dans son application au bâti et à l’urbain, l’intelligence artificielle suscite autant d’enthousiasme que de peur. Architecte et data scientist, Stanislas Chaillou met en perspective cette innovation en la réinscrivant dans une histoire technologique et en démystifiant son fonctionnement, basé sur l’apprentissage statistique. L’IA apporte trois contributions majeures à l’architecte : l’assistance (pour des tâches fastidieuses), des options (dans le processus itératif de conception), et la relation au contexte (en prenant en compte davantage de données locales). L’IA représente ainsi moins un risque de standardisation que l’opportunité de développer des styles, de s’adapter à des contextes multiples et de décupler les potentiels de l’architecture.

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Les intelligences animistes : l’entre-réseau du vivant et de la machine

La nature reprend place en ville, mais ce nouveau rapport au vivant peut-il influencer les processus et matériaux mêmes de l’architecture ? Si les avant-gardes ont exploré dès les années 1960 les liens entre l’intelligence de la machine et celle du vivant, il est aujourd’hui possible d’hybrider des matériaux organiques et synthétiques, ouvrant un champ d’expérimentation entre bio-design et informatique pour créer des biomatériaux alternatifs, mais également des morphologies inspirées du vivant, dans une union entre naturel et artificiel qui s’avère constituer une clé pour une relation plus symbiotique à notre environnement.

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Former des architectes citoyens au service d’une communauté

Concevoir une ville inclusive suppose d’impliquer les habitants dans les projets urbains, mais que devient le rôle de l’architecte ou de l’urbaniste dans ce processus ? Pour Andrew Freear, qui dirige le programme Rural Studio, il a la responsabilité éthique de s’engager localement par des projets concrets. Les écoles d’architecture doivent ainsi former par l’expérience des architectes citoyens reconnectés en profondeur aux contextes et aux lieux, en voisins et activistes au sein des communautés, pour y engager collectivement des projets expérimentaux améliorant concrètement la société et l’environnement.

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Stratégies pour un urbanisme durable

La densité urbaine, remise en cause par la pandémie, reste bénéfique en termes d’étalement. L’urbanisation impactant néanmoins le climat, le défi réside, pour Jeffrey Raven, dans la morphologie de cette densité, afin de la rendre durable et saine. À rebours du solutionnisme technologique, il s’agit par exemple de créer des micro-climats en s’appuyant sur les services écosystémiques, dans une approche holistique. Le quartier lui semble la bonne échelle d’action, par son métabolisme propre et parce qu’il s’agit d’une échelle agile pour expérimenter, via des gouvernances intermédiaires. L’architecte y gagne un rôle central pour coordonner les synergies entre acteurs, comprendre pragmatiquement leurs intérêts, et par ses capacités de prototypage pour proposer des récits à partager autour de projets démonstrateurs zéro carbone.

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Habiter la mobilité urbaine

Nous faisons face à la nécessité d’enclencher une transition comportementale pour accompagner les transitions écologiques, urbaines et économiques. L’espace influençant les comportements, Sonia Lavadinho plaide pour une « ville relationnelle » qui favorise leur évolution. Tout comme la ville elle-même, la mobilité pourrait ne plus être perçue comme purement fonctionnelle, mais prendre une dimension événementielle. L’enrichissement de l’expérience urbaine, par la multiplication des micro-événements et des interactions sociales, modifierait ainsi notre relation spatio-temporelle à la ville et encouragerait l’adoption de comportements vertueux.

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Désireuse de partager plus généreusement les fruits de ses collaborations et de ses recherches, PCA-STREAM édite STREAM VOICES, son magazine en ligne.

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