Nouveaux récits
« L’architecture a un rapport particulier avec la transformation du réel : elle est, en quelque sorte, atlastique. »
« L’architecture a un rapport particulier avec la transformation du réel : elle est, en quelque sorte, atlastique. »
L'architecture, une pratique politique
Manuel Bello Marcano est architecte, enseignant à l’ENSA de Saint-Etienne et sociologue de l’imaginaire au Centre d’études pour l’actuel et le quotidien (CEAQ, Université Paris Descartes). L’architecture est selon lui un assemblage destiné à une sorte de mise ordre le monde : il s’intéresse en ce sens aux fictions politiques mobilisées pour outiller notre pensée et, en l’occurrence, édifier un “être ensemble”. Suivez ses paroles et découvrez l’animalité entendue comme communauté.
Beau comme une rencontre sur la verrière des nuages colorés
Pour Daniel Buren, l’architecture est un atelier à ciel ouvert. Dans un entretien exclusif avec l’architecte Philippe Chiambaretta, il revient sur ses travaux in situ, où art et architecture se rencontrent, à l’image des Nuages Colorés qui habillent les écailles de la verrière du 175 Haussmann.
Art in situ, investir l'architecture
Rayures, drapeaux et filtres colorés, font partie de la signature de l’artiste Daniel Buren qu’on ne présente plus tant il est renommé. Son travail s’inscrit dans les paysages et les architectures qui l’accueillent et dont il fait son atelier. Il revient sur son attrait pour la transparence et ses collaborations multiples, dans un entretien exclusif avec l’architecte Philippe Chiambaretta. Découvrez Les Nuages Colorés qui habillent les volumes de la verrière du 175 Haussmann de lumières chatoyantes.
Micro vies, giga solutions
Marie-Sarah Adenis est designeuse, co-fondatrice de PILI, une entreprise qui développe des biocolorants à l’aide de micro-organismes : une alternative à leur production pétrochimiques. Mais le cœur de son métier consiste à se saisir de la représentation des microbes pour faire face à la panne des imaginaires et insuffler une part d’onirisme au poussiéreux récit scientifique hérité de Pasteur.
Neo-composites
Avec Mathieu Merlet Briand, artiste, Benoit Roman, directeur de recherches au CNRS, Xavier Baris de Kairos et Michael Gaultois, Chief Scientific Officer de Fairmat Avec le désamour grandissant du public et des concepteurs pour le plastique, perçu comme la progéniture des années pétrole et symbole d’un monde jetable, le développement de nouveaux matériaux qui répondent aux défis contemporains en proposant des schémas de production circulaires se fait attendre. L’écosystème de la Deeptech peine à se structurer en France au vu des investissements nécessaires. Le gouvernement et les régions encouragent la recherche et les initiatives entrepreneuriales telles que le projet FLOWER portant sur le développement de composites en fibre de lin, une plante largement cultivée sur le territoire. Quels sont les néo-composites de demain ? Quelles nouvelles mythologies invoquent-ils ?
Pour une architecture féministe
Iris Handschin est architecte. Dans son travail de fin d’étude, DMC: Démocratie, matriarcale, citoyenne, elle interroge notre rapport entre sororité et architecture. Comment créer un espace commun de liberté et défaire les rapports hiérarchiques qui se manifestent à la fois dans l’espace intime et l’espace public ? Explorant les possibilités d’une architecture féministe inspirée par les béguinages, Iris Handschin s’intéresse à la réhabilitation d’une ancienne usine de textile des années 1740, dessinant les contours d’un espace profondément démocratique.
PCA-STREAM mène la restructuration lourde d’un ensemble obsolète des années 1960 au cœur du Paris des ministères. Sa façade est modernisée, réalignée sur la rue, et l’ensemble est complété d’une nouvelle aile ouvrant sur un vaste jardin en cœur d’îlot. L’intervention associe densification et amélioration qualitative des espaces de travail, augmentés de terrasses végétalisées et ensoleillées.
Le pôle architecture d’intérieur de PCA-STREAM complète la restructuration architecturale d’un ensemble tertiaire des années 1960 avec un aménagement sur-mesure des bureaux et des espaces communs pour le preneur, une grande marque de luxe. Confortable et fonctionnel, le projet développe une image haut de gamme en s’appuyant sur la qualité des matières, mises en œuvre artisanalement.
Esthétique des structures
Esthétique des structures est un ouvrage collectif, publié par l’association Architectes-Ingénieurs & Ingénieurs-Architectes (AAIIA). Agences reconnues, jeunes praticiens, chercheurs et étudiants y livrent un nouveau rapport à la structure, glissant des principes vitruviens d’utilité, de solidité et de beauté, vers l’économie de matière, la réversibilité des usages ou le réemploi des matériaux. Rencontre avec deux des concepteurs de l’ouvrage : Antoine Laugier, ingénieur-architecte et Thanh-Phong Lê, graphiste, qui nous offrent un aperçu du livre, autant objet que structure.
L'art de la vie artificielle
Justine Emard est artiste plasticienne. Ses installations utilisent l’IA pour appréhender le vivant et explorent les frontières entre la vie organique et l’intelligence artificielle. Essaims d’abeilles, enregistrements encéphalographiques et peintures préhistoriques deviennent des supports d’apprentissage pour des algorithmes qui, à rebours des imaginaires dystopiques, donnent naissance à de nouveaux supra-hyper-organismes.
La vulnérabilité comme principe inclusif
Emma Vilarem est docteure en neurosciences cognitives, spécialisée dans l’étude des interactions sociales. Co-fondatrice de l’agence [S]CITY, elle aide les acteurs de la fabrique de la ville à intégrer dans leurs projets les besoins psychologiques, émotionnels et sociaux des habitants. Si l’environnement urbain affecte notre cerveau et nos comportements, l’attention portée aux personnes plus vulnérables ne pourrait-elle pas améliorer l’expérience globale de la ville ?
« Nous ne pouvons pas nous affranchir de projections extrêmes, parce que nous vivons dans un monde extrême. »
« Nous ne pouvons pas nous affranchir de projections extrêmes, parce que nous vivons dans un monde extrême. »
"Il sera une fois", ce que la littérature d'anticipation dit à la ville
L’espace est l’un des grands imaginaires de la science-fiction. En dépeignant des villes souvent dystopiques, auteurs et autrices dessinent en creux les contours d’une urbanité souhaitable. En prenant la littérature d’anticipation comme terrain d’enquête, Pierre-Antoine Marti, doctorant en histoire à l’EHESS, utilise les représentations du futur comme un ensemble de données pour mener une réflexion prospective sur les jeux d’influence entre science-fiction et innovation.
« Comment les territoires font-ils face à la réduction de leur capacité énergétique ? »
« Comment les territoires font-ils face à la réduction de leur capacité énergétique ? »
Désescalade énergétique
Comment les territoires font-ils face à la réduction de leur puissance énergétique ? À l’occasion de la journée d’étude Désescalade Énergétique, organisée à l’agence par le groupe de travail Ville et Énergie du Labex FuturS Urbains, cinq chercheurs et chercheuses présentent leurs travaux. Beyrouth, passage du cyclone Irma sur l’Île de Saint-Denis, gestion des ressources au Moyen-Âge, choc pétrolier de 1973, et crise environnementale actuelle : tour d’horizons.
Nez à nez avec le monde
Impossible d’entendre Sissel Tolaas, artiste, chimiste, linguiste et chercheuse norvégienne, prononcer le mot « parfum ». Depuis vingt-cinq ans, elle collecte, invente et redonne vie à des odeurs, se refusant à contribuer à l’aseptisation du monde pour mieux faire corps avec lui. Par ses installations olfactives elle nous invite à re(sentir) le réel, dans sa géographie comme dans sa temporalité. Dernièrement, elle recrée l’odeur de Pompéi, entre expérience sensorielle et mémoire du passé.
« Construire la ville, déconstruire la méthode. »
« Construire la ville, déconstruire la méthode. »
Construire la ville, déconstruire la méthode
Au travers de l’acte de construire, l’architecte, expérimentateur et Grand Prix de l’urbanisme 2019 Patrick Bouchain requestionne la commande publique et la met à l’épreuve de la réalité. Des propos qui font écho à son échange avec Philippe Chiambaretta dans l’ouvrage Faire la ville autrement, récemment paru chez Flammarion.
Valoriser le territoire par la création
LUMA Arles est dédiée au soutien de la création artistique contemporaine. Pensé comme un campus créatif, il valorise le territoire camarguais dans lequel il s’insère : ses paysages, ses matériaux et ses savoir-faire. Maria Finders, co-fondatrice du laboratoire de design Atelier LUMA, nous raconte la démarche de ce lieu atypique.
« Le nuage est le modèle de la pensée météore. »
« Le nuage est le modèle de la pensée météore. »
La pensée météore
Anouchka Vasak est maîtresse de conférences en littérature française. À la rencontre de l’histoire et des sciences du climat, elle développe une méthode de pensée, mouvante à la manière d’un nuage, qu’elle appelle pensée météore. Son livre 1797, pour une histoire météore, en est le discours de la méthode.
Maximiser la réutilisation, minimiser la transformation
Maximum est un studio de design qui valorise au maximum le déchet, pas seulement du point de vue de sa matière mais aussi de sa forme ou de son ingénierie. Certains matériaux sont transformés selon un procédé semi-indiustriel tandis que d’autres donnent naissance à des pièces uniques, comme les parois vitrées de la chenille du Centre Pompidou.
N'oubliez pas de nourrir votre tableau de compagnie !
Michel Blazy est un artiste « dompteur », dont le travail résulte de collaborations avec des escargots, des moustiques, des moisissures ou encore des bactéries. Exposé au Portique (Centre d’art contemporain du Havre) jusqu’au 18 décembre, il interroge au travers de ses œuvres vivantes la temporalité de l’art et les frontières entre vivant et non-viviant, naturel et artificiel. Extrait de l’article Encourager la matière publié dans STREAM 04 : Les Paradoxes du vivant
Histoire et imaginaires du changement climatique
Historien des sciences, des techniques et de l’environnement, Jean-Baptiste Fressoz est l’auteur avec Christophe Bonneuil du célèbre ouvrage L’Événement anthropocène. Il revient ici sur son dernier livre, co-écrit avec Fabien Locher, qui retrace une histoire du changement climatique depuis le XVe siècle et révèle que les Révoltes du ciel engendrent depuis longtemps déjà de nombreuses croyances et récits scientifiques.
Design with care
Co-fondateur du studio Les Sismo, Antoine Fenoglio s’intéresse à l’intégration de l’éthique du soin dans le design. Entre ses collaborations avec le CNAM et le GHU de Paris et ses projets en milieux hospitaliers, il questionne les gestes de la contention, qu’il cherche à orienter vers une démarche d’attention pour atténuer le sentiment d’oppression.
Paysages de carton
L’artiste, exposée jusqu’au 20 mars 2022 au Musée de la Chasse et de la Nature à Paris, reproduit des formes que l’histoire n’a cessé d’abandonner puis de retrouver. En imitant la nature pour mieux s’en rapprocher, elle évoque des mythes tout aussi anciens que contemporains. Entre renaissance et abandon, immergez-vous dans ses jardins de carton.
Aménager le temps, accéder à l’espace
L’anthropologue et géographe Sonia Lavadinho travaille depuis quinze ans sur les enjeux de mobilité durable, et notamment sur la façon dont l’aménagement des villes peut renforcer la marchabilité. Selon elle, passer de la « ville fonctionnelle » à la « ville relationnelle » est avant tout une question de temps.
Géoverres : territoires de la matière
Lucile Viaud est designer et « géoverrière ». À partir de matériaux « rescapés », elle fabrique des objets qui portent en eux l’histoire des territoires dont la matière provient. Ses coquilles d’escargot ou d’ormeaux, ses sables oubliés et ses poussières d’algues sont ceux d’un moment et donnent lieu à des lignes d’objets irréplicables.
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Désireuse de partager plus généreusement les fruits de ses collaborations et de ses recherches, PCA-STREAM édite STREAM VOICES, son magazine en ligne.